Quelle place pour le jeu à l’école ?

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Quelle place pour le jeu à l’école ?

L’importance du jeu à l’école

Le jeu : Une passion naturelle

Lorsque l’on a 25 élèves en classe, on doit gérer 25 profils différents, mettre en place une différenciation pour tenter de tirer vers le haut chacun d’eux en respectant son rythme. Chaque élève est différent. Cependant, depuis la nuit des temps, ils conservent un point commun : n’importe quel enfant aime jouer.

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Cela n’est pas propre à l’espèce humaine d’ailleurs puisque les jeunes animaux aussi utilisent le jeu pour se former à la vie et devenir adulte. Idriss Aberkane, un chercheur en neurosciences qui s’est déjà exprimé sur le sujet l’explique ainsi : Même dans le cas d’espèces dont le comportement est une clé pour sa survie, le jeu est la base de tout apprentissage. Son intérêt n’est donc pas à prendre à la légère.

On joue pour apprendre à chasser, pour comprendre sa place dans le groupe… C’est évidemment transposable pour les enfants qui passent naturellement par le jeu dès le plus jeune âge pour comprendre le monde.

Jeux éducatifs : Pourquoi jouer à l’école ?

Tout comme il peut être difficile pour certains enfants d’avoir accès à la lecture à la maison, l’accès aux jeux peut l’être tout autant. Il n’est pas rare d’observer en primaire des enfants qui découvrent pour la première fois les dominos ou le jeu des 7 familles. Ne parlons pas de l’absence quasi totale des jeux éducatifs en famille

L’école doit pouvoir proposer ces moments de jeux, car c’est malheureusement le seul endroit pour certains où ils auront l’occasion de s’asseoir autour d’une table et partager un moment collectif avec des échanges constructifs entre joueurs. Il y a tellement d’avantages à proposer des ateliers jeux en classe et pour tous les niveaux !

Jouer pour apprendre à vivre ensemble

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Sans rentrer dans les détails, on peut catégoriser les jeux en deux groupes :

  • Les jeux de société classiques (bataille, jeu de l’oie, sept familles)
  • Les jeux qui visent une compétence disciplinaire précise ( jeu sur les tables de multiplication par exemple)

Proposer tel ou tel type de jeux participe de toute façon au savoir vivre ensemble. En effet, il faut pouvoir s’écouter pendant la partie, comprendre son rôle, savoir quand jouer et comment le faire efficacement pour atteindre l’objectif : gagner.

Un groupe d’enfants qui jouent met en place de manière automatique ces règles civiques : on ne laissera pas quelqu’un tricher ou jouer avant un autre joueur par exemple. Utiliser le jeu en classe c’est tout d’abord proposer des situations de vie collective enrichissantes. On apprend ce qui se fait, ce qui ne se fait pas, ce qu’est une règle…

Jouer pour développer une compétence et réinvestir ses connaissances

Pourquoi utiliser le jeu pédagogique pour réinvestir une notion ? Parce que c’est un des moyens d’apprentissage les plus performants.

ecole_jeuxDemandez à un enfant s’il préfère faire un jeu ou répondre à un exercice, dans 99% des cas, le jeu arrivera en tête. Tout simplement parce qu’il y a l’enjeu de gagner et parce que cela dédramatise l’idée qu’on puisse se tromper.

Je peux me tromper, cela n’empêche pas la victoire. Je peux ne pas savoir à ce tour, mon erreur sera effacée et oubliée rapidement.

 

Sur un cahier, se tromper a tout de suite un impact plus important aux yeux de l’enfant.

Aussi , pour un même objectif pédagogique, passer par le jeu mettra bien plus l’enfant en action et engendrera bien plus de réflexion. Puisque l’on partage le jeu avec d’autres camarades, il faut être actif dans la partie, la commencer rapidement ( mise au travail facilitée). Si le choix du jeu est opportun, il n’y aura aucun problème de motivation parce qu’il n’y a pas de place pour la lassitude. L’enfant est content de jouer et très souvent il oublie qu’il est aussi en pleine situation d’apprentissage.

Le jeu permet un retour immédiat sur l’erreur

Lorsque l’on doit gérer 25 élèves à la fois, évidemment on remet des choses à plus tard. On évite les corrections collectives qui n’ont pas grand intérêt et fatiguent les élèves passifs, mais, en même temps, on ne peut pas se dédoubler et avoir l’œil sur tous les travaux de chacun. Le problème est bien là.

Revenir sur une erreur ultérieurement c’est perdre le sens de la situation de départ.
Ce qui manque à l’élève c’est d’être corrigé immédiatement, dès la fin de son raisonnement, afin de comprendre ce qui ne va pas lorsqu’il y a une erreur.

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Dans les jeux vidéo, au premier faux pas, le joueur perd une vie. Il comprend immédiatement ce qui l’a fait échoué et recommence dans la minute pour ne pas réitérer sur ce point. Les chirurgiens et les pilotes en devenir s’entraînent sur des simulateurs et ont, eux-aussi, un feedback direct de leurs actions.

Je fais quelque chose, je comprends que ce n’est pas bon, je recommence pour en tirer des leçons sur le champs. J’ai fait de mon mieux, mais si ce n’est pas parfait, j’ai la possibilité de recommencer.

Ce retour immédiat est aussi possible en classe si l’on utilise des jeux visant une compétence particulière.

 Je réponds à une question, si j’ai la bonne réponse, j’avance d’une case et je me rapproche de l’arrivée.
Si je réponds correctement, alors mon raisonnement est correct.
Si je ne sais pas répondre, le maître ou un de mes camarades me le fait savoir tente de m’aiguiller.
Si je me trompe, je le saurai immédiatement et je pourrai donc mieux comprendre ce qui cloche dans ma manière de raisonner.

Effectivement, lorsqu’un professeur propose des jeux, sa place par rapport aux élèves change. S’ils sont assez autonomes, le professeur peut largement être en position de retrait pour avoir le temps d’observer les élèves en situation ou proposer son aide là où elle semble la plus nécessaire.

Dans le même temps, le rôle des élèves change également. Lorsqu’un élève tente d’expliquer une notion ou une procédure à un des ses pairs, tout le monde est gagnant. Le professeur n’intervient pas dans la transmission des connaissances. L’élève capable d’expliquer avec ses propres mots une situation problématique consolide dans le même temps ses savoirs. Celui qui écoute reçoit un tutorat qualitatif immédiat lui permettant de progresser rapidement.

Le jeu oui, mais pas n’importe comment

Vous l’aurez compris, l’importance du jeu n’est plus à démontrer en classe. Vous pouvez en  retrouver un certain nombre sur mon blog. Cependant, il faut que ces séances soient réfléchies et qu’un objectif préalable soit établi afin de sélectionner les bons jeux et d’en tirer un maximum de bénéfices.

Des remarques ? Des retours d’expérience ? Des ajouts ? Laissez un petit commentaire 😉

2 réponses

  1. Je me balade sur vos pages et j’y trouve des trésors ! Merci ! J’aimerais fonctionner par ateliers avec un groupe en jeu pour s’entraîner, un autre en entraînement avec moi et l’autre en exos sur cahier mais j’ai du mal à m’en sortir avec l’emploi du temps en tentant ce fonctionnement. J’y arrivais parfaitement en maternelle !! Pourriez-vous m’indiquer votre emploi du temps permettant un tel fonctionnement ? Celui que j’ai trouvé sur le blog date un peu et ne montre pas de jeux. Merci d’avance pour votre aide !

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